Grace a l'assistance en direct de Camille, j'ai enfin pu mettre la musique sur ce blog, unique raison pour laquelle je m'installe ici :

http://irishclementine.blogspot.com


Salut salut les dopidop !!

Mercredi 8 :

Avec Solenn on est allées visiter un chateau, tres classe, tres francais je trouve. Il faisait beau et chaud, on a pu manger nos sandwichs sur la petite place du village. Les places de villages sont assez universelles, on peut en oublier dans quel pays on se trouve. En chemin on a croisé l'arbre Lumiere, on a acheté des cuilleres, et la bas on s'est allongées dans les fleurs. On a aussi du attirer tout le monde aux fenetre quand on essayait de se prendre en photo en l'air...

Jeudi 9 :

Soirée a quatre chez Solenn, dans une maison, une premiere !! Et qu'est-ce que ca faisait du bieeenn !! Pizzas, cidre et gateaux apéro, sur un fond de disco (Shame, shame, shame, shame on you). Un dvd, serrées a quatre dans un lit, puis dodo.

Vendredi 10 :

Camille a du partir a l'hopital a cause de son genoux, et les trois restantes, on a fait des crepes. On a retrouvé Camille a Trinnity, on s'est posées au soleil, puis on est rentrées chez nous préparer nos sacs avant de retourner chez Soso. Camille est restée chez elle pour reposer son genoux, histoire d'etre d'attaque pour le week-end. Nous on a fait des spagettis bolognaise (miammiam), on a commencé a regarder Hairspray, puis on a arreté parce qu'il était déja 1h du matin.

Samedi 11 :

Lever 6h, taxi devant la porte a 6h20, bus a 7h. Dans un bus quasi désert, raconter des choses intelligentes et d'autres moins pendant quatre heures. Blazées a la fin quand on voit que le type devant nous était francais. On marche jusqu'a l'hotel, on y rencontre Linda, on pose nos affaires, il est 11h30. Et direction les falaises de Bunglass, 600m de haut !! Deux équipes, on part en tendant le pouce, je suis avec Bertille. Alors. On se fait prendre par un p'tit monsieur pas tres bavard, pas étonnant, il finit par nous raconter une mauvaise histoire qui lui est arrivé avec des auto-stopeuses allemandes. On descend de voiture, puis on est prises par une francaise et une autrichienne. En descendant de cette voiture, on tombe sur le francais du bus. Situation surréaliste, vraiment, il monte avec les deux filles. La, on est dans un coin désert. On se fait prendre par un monsieur en camionette rouge, sur 1km. Puis deux irlandaises et leur chien Charlie, qui elles allaient aux falaises, dernier arret. On y retrouve Camille et Soso, et les falaises, magnifiques, un peu mangées par les nuages sur le haut.
Retour a l'hotel vers 7h30, une seule voiture a suffit cette fois. On part chercher un magasin pour acheter quelques trucs a manger. A cette heure la, le plan était encore de sortir boire un verre, meme dans une petite ville. Malheureusement, apres avoir mangé nos pates a la sauce curry a la table des Erasmusiens, on a l'idée de se poser sur nos lits. Et impossible de redécoller. On a partagé la chambre avec un Espagnol qui s'offre un petit tour du monde, j'ai envie de dire... Enfin, pas loin.

Dimanche 12 :

Fin pretes a 11h30 pour partir a Malin Head, la pointe la plus plus plus au nord de l'Irlande. C'est une longue distance, mais dimanche de Paques oblige, aucun bus. Changement d'équipes, je suis avec Solenn. Apres une heure de désespoir a chanter toutes les chansons de Disney, une voiture s'arrete enfin, une petite jeune avec un p'tit bonhomme de deux ans, qui avait toutes les raisons de ne pas s'arreter pourtant. Elle venait de quitter une famille ou elle était au pair mais ca s'est mal passé, elle allait au bapteme de son neuveu mais elle était déja en retard, et sa voiture était un vrai bazar. On s'arrete a Derry, grande ville mais déserte. Une ville fantome. Vive Paques. On retrouve les filles devant une église, on va manger dans un petit snack, qui prennent les euros heureusement, mais nous rendent la monnaie en livres... Ah oui, Derry est techniquement en Angleterre. Apres avoir demandé notre route a un type qui ne faisait aucun effort pour se faire comprendre, on repart, décidées a arriver a Malin Head. Re-galere avec Soso, désespoir intense, est-ce que quelque chose cloche chez nous ? On a finalement mis ca sur le compte que Bertille portait une jupe. MAIS, un couple s'arrete finalement, et ils vont dans la bonne direction. Ils n'allaient pas jusqu'au bout, mais décident finalement de nous y emmener quand meme, et font les guides touristiques, prenant le temps de s'arreter ici et la, ou un pretre s'est fait couper la tete sur un enorme rocher ou une croix est mysterieusement apparue, on s'arrete devant des petits cottages, devant une vue panoramique sublime, ils nous expliquent pourquoi les terrains sont divisés comme ca, on s'arrete devant des petits buissons, dont la legende dit qu'ils abritent des Leprechaunes, et que personne ne les coupera jamais sinon le malheur s'abattra sur eux. Caroline et Peter aiment Chabal, on leur explique la blague avec Charal, et pendant dix minutes la voiture etait envahie de "Huuummm, Chabal". Ils nous ont déposées juste devant l'hotel. C'était vraiment trop gentil.
Il fait encore bien jour, alors on part visiter un peu. C'est au milieu de nulle part, le soleil brille et répand une lumiere magique tout partout. En revenant de la plage, on passe devant un pub, avec une grande ardoise ou était marqué "Soirée disco, animée par DJ Paul". Hum hum... Programme de la soirée trouvé !!
On a mangé du riz a la sauce tomate, puis on est allées a cette soirée disco. Toutes les tetes se sont tournées vers nous, comme s'il y avait écrit "pas d'ici" sur nos front. Mouais. A minuit et demi, enfin, le dance floor est plein. Une douzaine de personnes en tout. DJ Popaul aimait le rock alors ca donnait... Je me suis retrouvée a danser toute seule avec Camille et tout le monde qui faisait Wouuu. Et c'est la que tout le monde doit comprendre que Camille danse super bien le rock pour arriver a me le faire danser.
Des jeunes sont venus s'asseoir un peu a notre table, et on a parlé un peu aux parents a coté.
A 1h30, DJ Popaul arrete tout, sans prévenir. On a beau l'avoir supplié, il a meme pas voulu nous mettre un p'tit madison pour finir...
Retour a l'hotel désert, on se refait une assiette de riz a la tomate, et hop au dodo.

Lundi 13 :

Le matin, on part faire une balade de 2-3 heures, la pluie commence a tomber. On s'est retrouvées en haut d'une colline, exposées a un vent mortel, mais tres amusant. En bas, des gens avaient écrit des tas de choses avec des cailloux.
On est retournées dans une petite ville pas loin, sans probleme et tres rapidement, pour prendre un bus a 3h30, qui partait direct sur Dublin.
Arrivée 8h15, retour a la ville et la civilisation.
Mouais...

Enfin... Pour un week-end entre francaises, ca s'est trouvé etre un excellent moyen de parler anglais !!

Le stop est assez amusant. C'est comme si en ouvrant la portiere de quelqu'un, on entre dans sa vie pour quelques minutes. Et on a ouvert pas mal de portieres, mine de rien.

Je pars en expédition !!

Solenn, Bertille, Camille et moi on va visiter un peu le nord. Alors je vous raconterai ca bientot !!

Je suis officiellement en vacances a partir de demain, et ce pour une semaine complete.
Je crois que je vais d'autant plus apprécier apres ces deux dernieres journées de baby-sitting intensif. Parce que je vous assure que s'occuper d'une petite fille demande quand meme du travail, vu qu'elle ne peut pas s'occuper toute seule (sauf devant la télé), et vu que j'ai aussi le ménage a faire.
Mais comme elle est chouette, elle m'a aidée a faire la poussiere partout dans la maison, et elle a choisi un cd de vieux rock pour nous accompagner. Le balai devient alors un micro, et les raquettes de tennis des guitares électriques. Puis j'ai du retourner aux sources fiables de divertissement : les jeux de carte.

Alors qu'avec les filles on parle de partir trois jours a Donegal (ce ne sont pas les attentats a Belfast qui nous ont dissuadé d'y aller, on ira surement plus tard), au moment de dire bonne nuit et au revoir a Michael et Barbara, une pensée horrible m'a assaillie.

J'ai réalisé qu'un etre vivant m'attachait en partie a la maison. Elle s'appelle Cilla, elle a douze ans, marche sur quatre pattes et est presque aveugle. J'ai la responsabilité de la nourir, et partir pose un petit probleme...
Eoghan ne va surement pas mettre sa vie entre parenthese pour elle non plus, alors que faire ? Je n'ai pas la moindre envie de renoncer a ma premiere escapade hors de Dublin pour un Jack Russell.
Si Eoghan me dit qu'il ne sera pas la ce week-end, je n'aurai plus qu'a sonner chez les voisin. Et espérer qu'apres les heures que j'ai passé a babysitter Amy, ils voudront bien faire l'effort de venir nourrir un chien et trois poissons rouges...

Je sais que d'habitude je fonctionne a "l'anticipation" pour éviter les déceptions, mais la je préfere ne pas penser au scénario que je n'aime pas.

Demain, s'il ne pleut pas, je chausse mes super-tennis et je pars en rando (quel grand mot) avec Solenn qui est elle aussi une aventuriere dans l'ame en vacances.

J'ai décidé ce soir que boire quelques verres de cidre était assez futile, comparé a regarder un documentaire important qui me prendrait encore des mois a louer ou acheter ou télécharger. Pierre, note avec quel timing presque parfait tu as posté cet article sur ce documentaire...
J'ai beau avoir passé les dix premieres minutes a essayer de satisfaire Ann-Michelle en lui laissant "m'apprendre" comment lancer un bandeau le plus loin possible et en prouvant que je pouvait rester la tete en bas plus de quinze secondes, elle a finit par se tenir tranquille, et j'ai pu comprendre le message lancé.

On n'est en effet pas loin du désespoir apres avoir regardé tout ca.
Je me dis que ca va m'aider a relativiser sur un tas de choses pour au moins les trente prochaines années, mais ca on verra bien...

Il y a cette photo d'une partie de cette chose noire et infinie qu'on appelle univers... Dessus on y voit un point bleu. Sur cette photo la Terre ne représente littéralement qu'un pixel. Si la globalité de ce point en venait a disparaitre, qui le remarquerait ? Surement rien ni personne.

J'aurais aimé etre assez intelligente pour me lancer dans la science et contribuer a résoudre ce probleme monumental mais la vie est mal faite, que voulez-vous ? Je ne pourrai que faire des petites choses a une petite échelle avec mes petits moyens.
Au mieux, je pourrais décider un jour de retourner vivre dans les bois, de casser ma maison, et tout le monde me suivrait...

........

Oui, on est d'accord. Bon.

J'ai lu une centaine de pages d'une adaptation de la Bible pour les enfants, par curiosité. Ca me laisse assez perplexe la plupart du temps. Il y a le chapitre sur Noé et son arche. Ca dit exactement ca :

As the years passed, God's people grew more and more evil. God looked at the world and saw that it was not as He had wanted it to be. He decided to put an end to it all. The world needed a fresh start.
God would send a huge flood to wash every bad thing away.

Si j'allais a un cours d'explication de la Bible, je demanderais immédiatement une explication a pourquoi Dieu décide de tuer tout le monde. Mais bref.

Si Dieu existe, on ferait bien de se bouger avant qu'il ne remette ca et nous noit tous parce qu'on a tout gaché.
Et s'il n'existe pas, et bien, on sera noyés quand meme.

Al Gore a fini en disant quelque chose comme ca : Un jour, nos enfants demanderont : Mais a quoi pensaient-ils ? Pourquoi est-ce qu'ils ne se sont pas réveillés ? Et il faut réagir, et répondre a cette question avant qu'elle ne soit posée.

J'ai la chance d'avoir des bras qui veulent bien me serrer quand j'en ai besoin. Solenn accompagne cette embrassade d'un "Oh, elle est mignonne...". Camille d'un "Oh, pipounette...", Audrey d'un "Ca va, Clémence ?".
Les bras offrent du récomfort et un peu de tendresse, mais j'y vois souvent le fantome de ces autres bras appartenant a cette fille aux yeux verts changeants.

Je suis enfin allée voir Gran Torino, avec Camille et Audrey. Et sans surprise, ce film est beau et fait couler quelques larmes.

Jordi, un petit bout d'Espagne, est revenu a Dublin pour quatre jour. Je lui ai fait un calin et un bisou en lui disant a tout-a-l'heure, et le tout-a-l'heure n'est pas arrivé et maintenant il est de nouveau a Barcelone. Et c'est mieux comme ca. Les au revoir devraient toujours ressembler a des a tout-a-l'heure. Juste un mot gentil, simple, sans chichis et sans pincement au coeur.

Je suis officiellement la seule qui n'a pas recu la visite de ses parents. C'est dommage, j'aimerais bien me retrouver de l'autre coté de la vitre moi aussi.

J'ai enfin racheté du Nesquick et du vrai beurre, histoire de reprendre des petits-déjeuners qui ressemblent a quelque chose.

Et maintenant je vais retrouver Jane Eyre.

C'est une journée absolument ordinaire, mais il faut bien que je donne signe de vie de temps en temps...

Points négatifsde la journée :
- Je me suis littéralement prise une vague de grele dans la figure a cause de ce vent de merde. Ca fait vraiment mal.
- Ce que j'ai ingurgité, c'est-a-dire n'importe quoi. Quatre toasts beurrés, un mug de chocolat chaud, un mini sandwich du déjeuner non mangé d'Ann-Michelle, une gauffre de pomme-de-terre, deux pommes et quatre pim's a la fraise.

Points positifs :
- J'ai quand meme occupée ma matinée de facon constructive (nouveau mot clé). Je suis allée acheter le nécessaire pour faire une tarte thon-tomates, et je crois que ca va etre mon repas du soir.
- Joe passe me chercher a 19h10, direction Clontarf Castle Hotel pour un petit concert sympatoche.
- J'ai une commande spéciale en dessin. Des chevaux, pour Ann-Michelle. C'est pour un concours de dessin auquel elle est sensée participer, mais apparemment sa mere ne voit pas le probleme si je fais le dessin et que la petite colorie... Je suis la seule a trouver l'idée un peu tordue ?

Apres la découverte du pub aux lampes a abat-jours dépareillées, il y a, voisin de ce dernier, un petit restaurant mexicain.
Quand j'étais passée devant, j'avais remarqué ces chaises absolument trop belles, et j'ai tout de suite senti le mexicain, ce que la carte a confirmé deux secondes plus tard.
Donc quoi de plus évident que de l'essayer un samedi apres-midi ?
C'était bon, c'était beau (il se trouve que le serveur aussi), et ca met dans une ambiance un peu plus Sud, comme je l'ai dit a Audrey, parce que Dublin en hiver...

En bref, le National Concert Hall c'était génial. La salle n'était pas pleine, mais il y avait quand meme au moins 600 personnes, alors c'était quand meme impressionnant.
Et bizarrement, il n'y avait absolument pas de pression. Enfin, pas vraiment. La scene est tellement grande, et le public semble si loin, qu'au final, on ne voit plus la différence avec la répétition. Mais c'est quand meme tres agréable de jouer la bas, parce que tout a l'air si parfaitement organisé que ca en devient rassurant. Pas comme si on n'avait pas droit a l'erreur, non, plutot comme si l'erreur était tout a fait impossible a commettre.
Je profitais d'envies de pipi, de verres d'eau, de petit creux pour échapper a la nouvelle francaise qui est arrivée a l'orchestre. Je sais que c'est en quelque sorte moi qui l'ai amenée ici, mais je lui ai rendu service, apres je n'ai absolument aucune envie de devenir son amie. Je ne peux pas l'ignorer, mais je peux la laisser faire connaissance avec les musiciens et partir de mon coté avec Connor acheter un sandwich, ou écouter Lenny (un gros nounours de 160 kg) me dire qu'il prend des lecons pour apprendre a voler.
Le bon coté de l'arrivée de Claire, c'est que les garcons (ca fait bizarre de dire les garcons, mais apres tout il n'y a que des garcons) ont paru réaliser que je méritais plus leur attention que la nouvelle arrivante, et du coup ils se montrent beaucoup plus amicaux.
Le must du must, je dirais que c'était le quart d'heure The Phantom of the Opera. Un type s'est ramené avec une cape et un masque blanc, et sur l'orgue immense que vous pouvez voir sur la photo un peu en bas et qui doit faire dans les sept ou huit metres de haut, il a entamé la musique fracassante qui fait un peu peur. Et fffiou, je peux vous dire que ca donne des frissons.
J'ai fini la soirée dans le coffre de la voiture de Jerry (rrr, Claire était devant) et ca m'a rappelé les soirs apres les concerts ou apres les répétitions avec L'Harmonie, ou chaque siege de voiture est occupé, que ce soit avec Michel, Maeva, Morgane, Clément ou Pierre, ou on parlait musique, parlait n'importe quoi, et ou le lecteur cd jouait toujours quelque chose que je ne connaissais pas. Ces moments sont associés dans mon esprit a un tapis volant. Oui, c'était comme des voyages en tapis volant parce que c'était bref, mais chaud et un peu magique, et que je descendais toujours du tapis avec une sensation grisante de bien-etre et l'envie de remonter dessus.

Le code a marché.

Je répete :  Le code a marché !!